lundi 25 avril 2016

L'épiphanie des ânes

Il m’arrive souvent de finir mes cours en trouvant que certains de mes élèves manquent de culture générale, de civisme et de savoir-vivre. Leur fermeture d’esprit me désole souvent… et je m’adonne souvent à réfléchir à des solutions pour pallier à cette navrante situation.

Qu’arriverait-il si on prenait de temps à autre une dizaine de minutes des cours des élèves du primaire et du secondaire pour leur enseigner un tout petit élément culturel? Parviendrait-on à sortir des œillères du (maudit) programme de formation pour s’attarder, par exemple, aux paroles d’une chanson de Jacques Brel après l’avoir écoutée, à une œuvre de Goya, aux saisons de Vivaldi, au théâtre absurde d’Ionesco, à une séquence d’un film de Kubrick ; pour s’intéresser pendant un court moment à la vie de la Bolduc, de Mata Hari ou de Simone de Beauvoir, etc.?

Bien que je souhaite vous répondre qu’un tel exercice serait possible, mon pessimisme l’emporte. J’observe dans mes classes qu’il existe entre les élèves une forme d’intimidation intellectuelle ; celle qui fait en sorte qu’il n’est pas bien vu d’avoir des connaissances nombreuses et variées. De l’élitisme inversé : on magnifie le balourd au détriment du surdoué.

Je ne crois pas que ce phénomène est nouveau. Quand j’étais au secondaire, un jour mon enseignante de mathématique remettait les examens corrigés au groupe en prenant soin de garder ma copie pour la fin. Une question boni faisait toujours partie de ses examens : c’était une question plus difficile qui permettait à certains élèves de gagner quelques points supplémentaires, mais surtout qui amenait les élèves à se dépasser. J’étais le seul de mon groupe qui avait réussi la question et mon enseignante en avait profité pour me féliciter devant tous les autres élèves. J’en étais flatté. Elle m’avait demandé si je voulais venir l’expliquer au tableau devant le groupe ; chose que j’ai faite sans trop de difficulté.

Quand je suis retourné m’asseoir à ma place, un gros abruti me pointait du doigt en riant. Il regardait son nigaud d’ami en chuchotant quelque chose un peu pour chercher son approbation. À cette époque, ce genre d’événement ne me dérangeait pas du tout : ils ne m’impressionnaient pas et je n’avais pas envie de les impressionner.

Depuis que j’enseigne, je constate à quel point ces individus ont un fort pouvoir persuasif sur un groupe. Si l’abruti et le nigaud n’ont pas eu d’impact sur l’élève que j’étais, ils en ont assurément sur les élèves à qui j’enseigne. Comme une loi de la jungle intellectuelle : si vous êtes bête, vous gagnerez contre l’intellectuel en faisant croire aux autres que l’intellectuel est plus bête que vous et que les autres… Ce faisant, ils seront flattés de se trouver au-dessus de la mêlée. Lafontaine disait, dans le corbeau et le renard : « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ».

Il est alors difficile de s’imaginer certains élèves développer une véritable curiosité par rapport à des sujets culturels variés sans être confrontés à la fermeture d’esprit des autres. L’enseignant(e) n’aurait d’autre choix que de faire fi de ceux qui s’en fichent et de leur attitude polarisante.

La primauté que nous accordons à la réussite scolaire représente à mon sens un autre obstacle à l’exercice de développer la culture générale des élèves au primaire et au secondaire. En plaçant la réussite sur un piédestal, on sacrifie souvent l’apprentissage en accordant à l’évaluation une plus grande importance qu’à ce dernier. Nombreux sont les élèves, les parents et les enseignants qui vous parleront de l’angoisse que causent les examens ministériels pour les matières à diplomation à la fin du primaire et du secondaire. La réussite de ces évaluations est si urgente qu’elle éclipse même les notions qu’elle évalue.

En d’autres mots, je suis tristement persuadé que ce qui motive la majorité des élèves à venir à l’école est la réussite – souvent celle qui mène éventuellement à une rémunération salariale – et non à la valeur des apprentissages qu’ils font. Cette motivation est souvent nourrie lorsque leurs parents leur réclament de bons résultats au-dessus du seuil de réussite – et souvent au-dessus de la moyenne. Le parent d’un élève en difficulté pourrait alors sciemment blâmer le temps perdu à l’ajout de connaissances non évaluées dans un cours que son enfant échoue.

Bref, je crois que si on prenait de temps à autre une dizaine de minutes des cours des élèves du primaire et du secondaire pour leur enseigner un tout petit élément culturel, on devrait se battre contre l’ineptie et contre les représailles des parents, et ce, malgré toutes les vertus de la culture générale. Certains enseignants pourraient le faire quand même, mais lutteraient contre l’intimidation intellectuelle dans leur classe et contre le nivellement vers le bas que cause la sacralisation de la réussite.
Ne voulant pas être contrarié, j’obtempère moi-même à la loi du statu quo. Et les ânes continueront d’être rois.

samedi 16 avril 2016

Freiner l’intimidation, c’est impossible

Par définition, intimider, c’est « inspirer à quelqu’un une crainte, un trouble qui lui font perdre son assurance ». C’est aussi « Remplir quelqu’un de peur en usant de la force, de menace ». (Source : Larousse)

Est-ce que vous vous rappelez de votre première présentation orale, en première année du primaire? Vous teniez très fort votre jouet favori entre vos mains, votre bouche devenait pâteuse, votre respiration s’accélérait, puis vous vous lancier en répétant ce que votre mère vous avait fait répéter sans cesse, la veille : « Je vous présente Poumpi. C’est mon toutou préféré. Poumpi est un joli koala que mon père m’a donné lorsque j’avais 3 ans. » Puis en répétant machinalement ces phrases, en une fraction de seconde votre regard s’est posé sur celui de vos confrères de classe et vous avez compris qu’ils étaient en train de poser un jugement sur vous… Et surtout, vous avez compris que vous ne pourrez jamais savoir la nature de ce jugement. Il pouvait être positif, négatif, gentil, méchant, il pouvait provoquer de la joie, de la peine, de l’envie, de la jalousie, etc. Et même si vos confrères de classe avaient dégagé la plus aimable des empathies, vous vous sentiez intimidés.

Votre assurance se dégonflait à vue d’œil malgré le fait que votre mère avait bien pris le temps de la gonfler à bloc la veille à grands coups de « Tu es le meilleur! Tout le monde va aimer Poumpi! Avec ton joli nœud papillon, tu vas faire chavirer le cœur des p’tites filles! ». Mais plus votre présentation avançait, et plus vous trouviez qu’Éric avait fait une meilleure présentation que la vôtre en présentant sa voiture téléguidée, plus vous trouviez que « Poumpi » était un nom ridicule pour un koala et plus vous trouviez que votre nœud papillon était disgracieux… et vert fluo.

Malgré tout, après votre présentation, votre enseignante vous a félicité et a souligné les efforts que vous aviez faits pour apprendre votre présentation par cœur. Pendant la récréation, Éric vous a demandé de vous prêter Poumpi pour le mettre sur sa voiture téléguidée et Marilyne vous a demandé si elle pouvait mettre votre nœud papillon dans ses cheveux (d’ailleurs, le vert fluo lui allait beaucoup mieux)! Vous aviez appris par vous-même à surmonter le sentiment d’être intimidé et je dirais que ça a fait de vous quelqu’un de plus fort.

À titre d’enseignant, je suis souvent témoin de cas mineurs d’intimidation. Exemple banal et assez générique : Durant un examen, un élève a volé la gomme à effacer de son voisin. Le voisin en question a laissé entendre un « Hey! » timide dans la classe silencieuse, ce à quoi le nigaud de brigand a répondu « arrête de brailler là! ».

Je sais que cette palpitante anecdote aurait pu faire une intrigue d’au moins une semaine dans Virginie, mais dans la réalité, l’événement est passé complètement inaperçu : trois élèves curieux se sont retournés, une élève dans le fond de la classe a lâché un long soupir, l’ami dadais du voleur a ricané comme un phacochère et la gomme à effacer a été mollement larguée sur le pupitre de son propriétaire faisant ouïr un léger « poc »…

Le voisin volé s’est probablement tu pour ne pas faire de vagues, mais je peux imaginer qu’il a réprimé un mouvement de colère : après tout, il venait d’être déconcentré pendant une évaluation de mathématique. Par crainte de conséquences (j’aurais pu lui demander de se taire, les autres élèves auraient pu à leur tour être déconcentrés, le voleur malpoli aurait pu continuer de le traiter de braillard, etc.). Se sentait-il intimidé pour une simple histoire de gomme à effacer? Probablement. Est-ce que l’entourage immédiat de la personne intimidée peut faire quelque chose pour contrer un tel genre d’événement? Je ne crois pas. La seule personne qui peut remédier à la situation, c’est la personne intimidée elle-même : en favorisant la discussion, elle peut faire comprendre ses sentiments aux autres… et elle doit le faire au bon moment, sans impulsivité.

Je sais qu’il existe des cas d’intimidation beaucoup plus sérieux que l’intimidation ressentie lors d’une présentation orale au primaire ou lorsqu’on se fait « sauvagement emprunter » une gomme à effacer pendant un examen. Je sais aussi que ces cas sont amplifiés sur les réseaux sociaux et même en dehors des heures de classe. C’est Sartre qui dit dans Huis clos : « L’enfer, c’est les autres. »
Je suis assez pessimiste en ce qui concerne les véritables intentions de la lutte à l’intimidation dans les écoles. Ne devrait-on pas lutter contre l’intimidation, point? Si l’intimidation entre adolescents est plus manifeste, l’intimidation entre adultes, elle, est beaucoup plus sournoise. L’intimidation des adultes, c’est celle de la comparaison des salaires, des grosseurs de maisons, des choix sociaux ou politiques. C’est celle de l’âgisme et de la difficulté à accepter les différences. C’est celle qui débute par un jugement agressif et par fermeture d’esprit se conclut par : « En tout cas, les goûts, ça ne se discute pas ».

Je trouve alors bien hypocrite de laisser croire aux adolescents que pendant toute leur vie, ils pourront dénoncer l’intimidation. Ils le pourront peut-être à l’école, car des dizaines de programmes et de comités seront mis à leur disposition, mais après… que pourront-ils faire? Ne pensez pas que je banalise la dénonciation, elle est essentielle évidemment, mais je me préoccupe de l’héritage que laissera une école aseptisée de l’intimidation.

Parce qu’un enseignant n’est pas un représentant de l’ordre public, je ne crois pas que ce soit son rôle d’enrayer définitivement l’intimidation. Je ne crois pas qu’il en a la capacité non plus. Par contre, il peut donner certains outils de défense contre l’intimidation : par exemple l’humour, le contrôle de l’impulsivité, la communication, la gestion des émotions, le développement du leadership positif, etc.

mercredi 13 avril 2016

Le prochain Bye bye sera réalisé par Simon-Olivier Fecteau

Je crois que mon rêve ultime serait d’être auteur sur un Bye bye. Sérieusement. Je sais que ça peut vous paraître banal comme rêve, mais vous n’avez pas idée à quel point j’aimerais faire ça. Je n’ai pas l’audace qu’a François Bellefeuille d’abandonner mon emploi pour aller étudier à l’école nationale de l’humour… Ce rêve surpasse :
  • Être millionnaire ;
  • Apprendre à voler ou respirer sous l’eau ;
  • Être moins roux ;
  • Mettre mes doigts dans une prise électrique.
Bon… c’est vrai que beaucoup de choses surpassent le fait de se mettre les doigts dans une prise électrique, mais vous comprenez quand même le concept. Être co-auteur sur un Bye bye, je trouverais ça extraordinaire!
[J’escamoterai ici un passage très ordinaire de mon texte qui raconte que je faisais des Bye bye avec mes amis au primaire. C’était vraiment trop quétaine et rappellerait de mauvais souvenirs à mes anciens enseignants.]
On a appris aujourd’hui que c’est Simon-Olivier Fecteau qui réalisera le prochain Bye bye, donc qui laissera probablement la place à une toute nouvelle mouture de comédiens et d’auteurs… si bien que je me suis demandé : qui ferait partie de mon équipe de rêve pour un Bye bye? On ne sait jamais, peut-être que Simon-Olivier lira mon blogue et sera inspiré de mes idées… On ne sait jamais, peut-être osera-t-il même me choisir comme co-auteur parce que j’ai écrit ce billet! On ne sait jamais… peut-être que des ailes et des branchies me pousseront en fin de semaine pour que je puisse enfin voler et respirer sous l’eau… Bof… Non…
Bref, pour jouer le jeu… Une équipe de rêve pour une Bye bye.
Les auteurs : À mon avis, ça prend de la diversité. Un bon Bye bye sait plaire à tous les groupes d’âge, tous les publics (humour noir, humour burlesque, humour parodique, etc.). C’est pourquoi je choisirais : Martin Cloutier, Jean-François Mercier, Guy A. Lepage, Louis T., Sylvain Larocque et Simon Cohen. Je donnerais la script-édition à… François Avard. Qui d’autre?
Les comédiens : Pour l’exercice, je tenterai une toute nouvelle équipe (par rapport à celle de l’an passé), mais je crois qu’en pratique, j’aurais repris certains comédiens qui ont fait le Bye bye l’an passé. Alors je choisirais : Stéphane Rousseau, Léane Labrèche-D’or, Yves P. Pelletier, Anthony Kavanagh et Anne Dorval.
Je suis certain qu’Anne Dorval ferait une bonne Nathalie Normandeau en tôle, que Stéphane Rousseau ferait un bon Sam Hamad en procès, qu’Yves P.Pelletier ferait un bon PKP troublé par les Panama Papers, que Léane Labrèche-D’or ferait une bonne Marie-Mai qui se sépare et qu’Anthony Kavanagh ferait un bon Louis Morissette!!

samedi 9 avril 2016

Si on discutait révérencieusement de désobéissance civile…

Les dernières négociations dans le secteur public m'ont permis de mieux comprendre certains rouages d'une négociation : autant en ce qui a trait aux obstacles (nécessaires) qui ralentissent le processus de négociation (moyens de pression, rencontre des membres, points de presse, etc.) qu’à la fragilité de l'opinion publique.

Dans le secteur de l’éducation, les dernières négociations se sont déroulées concomitamment avec la mobilisation citoyenne : « Je protège mon école publique » (http://jpmep.com/). Plusieurs citoyens (notamment beaucoup de parents) ont fait des chaînes humaines autour des écoles primaires et secondaires de leur secteur afin de dénoncer les coupes dans le domaine de l’éducation. Une grande partie de la population se rangeait donc derrière les enseignants : chose plutôt rare quand on observe les quelques dernières négociations dans ce domaine.

Les négociations maintenant terminées dans le secteur public, je me demande pourquoi, pendant que se déroulent les moyens de pression et les journées de grève, nous ne discutons jamais de désobéissance civile. Quand une impasse se présente pendant la négociation, peu importe la fonction, les syndicats ont le devoir d’augmenter les moyens de pression de manière graduelle. Cependant, après avoir fait la grève du zèle, après avoir fait des journées de grève, bref après avoir fait tous les moyens de pression légaux, si le gouvernement décrète une loi spéciale, la désobéissance civile ne s’agit-elle pas d’un moyen de pression ultime? Si oui, pourquoi n’en parle-t-on pas révérencieusement avant d’être devant le fait accompli, étant donné que nous sommes, je crois, très peu renseignés sur le sujet. Notre méconnaissance du sujet nous pousse trop souvent à basculer vers la peur dès que les mots « grève » et « illégale » sont prononcés dans la même phrase. Quels sont les impacts de la désobéissance civile? Y a-t-il des exemples de désobéissance civile qui ont mené à des victoires ou des gains?

Malheureusement, on associe à tort la désobéissance civile à des casseurs et à la violence, mais si on s’attarde à sa définition et à ses grands défenseurs (Henry David Thoreau, Léon Tolstoï, Mohandas Karamchand Gandhi, Martin Luther King), il est important de comprendre que la désobéissance civile se doit d’être pacifique, publique et conséquente.

« La désobéissance civile désigne une violation publique, pacifique et conséquente, d’une loi, d’un ordre de Cour, d’une règle institutionnelle ou d’un ordre provenant d’une personne en autorité, violation qui heurte les convictions profondes d’ordre religieux, éthique ou politique d’un citoyen, qui veut respecter la priorité de sa conscience et éventuellement contribuer à changer la loi, la règle ou l’ordre social. » Source : DURAND, GUY. La désobéissance civile et nous. Fides. 2013.
Il existe des exemples de désobéissance civile au Québec et au Canada. À titre d’exemple, le docteur Henry Morgentaler pratiquait ouvertement des avortements illégaux dans les années 70. Ses convictions pro-choix et sa volonté de faire changer la législation de l’époque primaient sur la loi. Jusqu’à ce que la loi soit déclarée inconstitutionnelle en 1988, Morgentaler a subi plusieurs procès pour lesquels il fut acquitté.

En 1972, la grève du front commun a mené à l’arrestation des trois principaux chefs syndicaux. Le premier ministre Robert Bourassa suspend le droit de grève de 210 000 travailleurs, ce que les dirigeants syndicaux ont refusé en incitants leurs membres à ne pas respecter l’injonction. Le 8 mai 1972, les chefs syndicaux ont été condamnés à 12 mois de prison et ont été libérés 17 jours plus tard afin de terminer les négociations. Conséquents, Louis Laberge, Marcel Pepin et Yvon Charbonneau ont fini de purger leur peine, après une entente de principe qui procurera toutefois des gains importants aux syndiqués.

http://www.lignedutemps.org/#evenement/31/1972_front_commun_intersyndical

Kohlberg (1927-1987) divise l’acquisition du développement moral de l’enfant en six stades. Le premier stade est celui de la punition : l’enfant évite les punitions. Le deuxième stade est celui de la punition, mais inclut la notion de récompense : non seulement l’enfant évite les punitions, mais il comprend que ses bonnes actions peuvent être récompensées. Le troisième stade, qui s’acquiert chez le jeune adolescent est celui des relations interpersonnelles : l’adolescent est conscient que ses gestes sont jugés par les autres ; il se demande ce que les autres vont penser de lui. Le quatrième stade est celui du maintien de l’ordre social : la loi, c’est la loi, et ce, peu importe ses convictions sociales. Le cinquième stade est celui du contrat social : l’individu se sent engagé par rapport à ses semblables. Le dernier stade, le sixième, est celui des principes éthiques universels : l’individu établit son propre jugement moral qu’il appuie sur des valeurs éthiques universelles (égalité des droits, courage, honnêteté, respect du consentement, nono-violence, etc.). Il est en mesure de juger bon un geste illégal ou au contraire de juger mauvais un geste légal. Selon Kohlberg, seulement 13% des adultes atteindraient ce stade.

Le lien est étroit avec la désobéissance civile, mais le dernier stade de Kohlberg me rappelle l’expérience de Milgram : https://www.youtube.com/watch?v=FvkvRMXtrAo

Je me doute bien fortement que les discussions autour de la désobéissance civile continueront de provoquer des sentiments de peur et des discussions fermées… Dans son livre « La désobéissance civile et nous, Guy Durand décrit probablement pourquoi : « Il y a une propension de toute société à l’inertie, et à la loi et l’ordre. Il y a une tendance de tout citoyen à la soumission et à la pensée unique. Tendance accentuée par l’affirmation millénaire des prêtes, rois, seigneurs féodaux, patrons et compagnies industrielles et parents que l’obéissance est une vertu et la désobéissance un vice. » Source : DURAND, GUY. La désobéissance civile et nous. Fides. 2013.