jeudi 6 décembre 2018

Le mot de la semaine : décorum…

Au début de sa carrière, la Bolduc portait une perruque blanche et des robes de grand-mère. C'était ça le décorum. C'était convenu. Puis, la Bolduc s'est mis à s'habiller à son goût et à retirer sa perruque.

Vous pouvez imaginer que le clergé s'est indigné. L'élite a crié au manque de bienséance, de protocole, de tradition, de règle et d'usage… À l'absence de finesse et de subtilité.

Pendant ce temps, la Bolduc rassemblait la population avec ses messages d'humour et d'espoir. Elle faisait rire et réfléchir.

Botter les fesses au décorum, ça fait parfois de la place à la transformation des mœurs. Ça nous disloque peut-être les us et coutumes, mais un coup de pied au cul, ça fait évoluer, et ce, peu importe la marque de bottes que tu portes!

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jeudi 15 novembre 2018

Méthode pour brancher une clé USB

Pour entrer une clé USB dans un ordinateur, la méthode est simple :

1. Entrez la clé USB du côté que vous préférez. Ça ne fonctionnera pas.

2. Faites pivoter la clé USB et tentez à nouveau de la brancher. Ça ne fonctionnera pas plus.

3. Faites pivoter la clé USB à nouveau du côté que vous aviez choisi initialement et ça fonctionnera.

C’est si simple!

lundi 8 octobre 2018

Tout compte!

« En ce qui concerne l’évaluation, c’est simple : tout compte! »

C’est la phrase que je dis maintenant depuis deux ans aux élèves qui ont choisi mon cours optionnel d’informatique et/ou mon cours optionnel de multimédia. Mais quand je dis « tout compte », ce n’est pas une figure de style pour dire qu’il y aura beaucoup d’évaluations. Non. Si on fait une activité en classe et que je demande aux élèves de noter des observations, ça compte. Si on fait un exercice pratique en informatique avec Word, ça compte. Si en multimédia on élabore un projet de publicité, du remue-méninges jusqu’à la présentation finale du projet, ça compet! Si on teste comment faire des tableaux croisés dynamiques dans Excel, je collige les travaux, je les corrige et oui, ça compte!

C’est la solution que j’ai trouvée pour éviter qu’un élève ne fasse rien en classe et je dois avouer que ça fonctionne très bien. Trop bien même… Je trouve tellement dommage de devoir faire cela, puisque ça ne reflète pas ma vision de l’apprentissage. Les élèves devraient comprendre que les exercices sont des paliers nécessaires à gravir pour l’obtention et pour l’application d’une connaissance. L’élève devrait comprendre qu’il s’exerce pour son apprentissage et non qu’il récolte des points certificatifs comme dans un jeu vidéo pour se rendre au niveau suivant.

Le principal problème avec ma méthode, c’est que je m’épuise au travail. Pour chaque sprint de fin d’année, en juin, je fais toujours la liste des éléments qui me restent à corriger. Ça me semble motivant… sans négliger que cocher, c’est rassurant! Chaque case correspond à une « pile » de correction et chaque fois que je fais un « X » sur une case, j’ai l’impression d’être un peu plus près des vacances!

En juin 2018, mon tableau ressemblait à ça :

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En mathématique, j’avais un nombre respectable d’évaluations. Trois examens par groupe pour évaluer deux compétences, c’est normal. C’est la vérification des travaux en multimédia et en informatique qui est incroyablement longue. En mathématique, on dirait que ça va de soi : les élèves savent qu’ils doivent s’exercer pour mieux comprendre.

La question s’impose : pourquoi ne travaillent-ils pas dans les cours optionnels si le travail ne compte pas?

Pistes de questionnement :

· Est-ce une négligence? De la paresse?

Peut-être que l’élève ne veut tout simplement pas faire l’activité. C’est arrivé fréquemment dans mes classes de cours optionnels : les élèves sont présents en classe puisqu’ils doivent atteindre un certain pourcentage de présence pour pouvoir aller à leur bal des finissants. Ils se tiennent à ce moment-là sur la mince frontière du travail strict minimal et finissent par échouer le cours (parfois en refusant même de faire les évaluations). Mais comme ces élèves ont une somme adéquate de crédits afin d’obtenir leur diplôme d’études secondaires,

· Est-ce que c’est la difficulté de l’activité qui est en cause?

Aux extrêmes : l’activité est peut-être trop facile pour l’élève alors il n’y voit pas d’importance ou tout au contraire, l’activité est peut-être trop difficile pour l’élève alors il perd confiance en lui et ne voit pas comment il pourrait s’épanouir en vivant l’échec.)

· Est-ce que le cours ne les intéresse pas?

Si c’est le cas, je suis sans mot… puisqu’il s’agit d’un cours complémentaire optionnel. C’est eux qui ont fait ce choix. Très rarement on place dans ma classe un élève qui obtient son 4e ou 5e choix de préférence.

En faisant appel à des collègues de partout au Québec via un groupe Facebook recensant plus de 26 000 enseignants, j’ai fait plusieurs constats :

- Constat 1 : Très souvent, entre collègues, on comprend mal la réalité pédagogique des autres. Enseigner au primaire n’est pas équivalent qu’enseigner au secondaire. Enseigner dans une grande ville n’est pas équivalent qu’enseigner en région. Enseigner les mathématiques n’est pas la même chose qu’enseigner les arts.

- Constat 2 : On est parfois tellement ancré dans notre routine d’enseignement qu’on est convaincu que de faire le contraire n’est pas… permis. Par exemple, lorsque j’ai posé la question sur le groupe Facebook, on m’a reproché d’évaluer des devoirs faits à la maison… que cette démarche n’était pas pédagogique et qu’il n’était pas réglementaire d’évaluer des devoirs dans un établissement scolaire au Québec. En discutant avec ces personnes, on s’est rendu compte qu’on ne parlait pas de la même chose. Un devoir de mathématique représentant des exerciseurs précis sur la différence de carrés n’est pas la même chose qu’un devoir dans un cours de multimédia représentant le tournage de scènes afin de réaliser un projet de générique d’ouverture. Et oui… il peut être évalué éventuellement. Je n’ai rien trouvé dans la loi sur l’instruction publique disant le contraire. En fait, on dit même : « L’enseignant a notamment le droit […] de choisir les instruments d’évaluation des élèves qui lui sont confiés afin de mesurer et d’évaluer constamment et périodiquement les besoins et l’atteinte des objectifs par rapport à chacun des élèves qui lui sont confiés en se basant sur les progrès réalisés. ». Rappelons-nous au début de la réforme, ces situations d’apprentissage et d’évaluation qu’on nous présentait et qui s’échelonnaient sur une période de quatre semaines!

- Constat 3 : Des enseignants vivant la même situation problématique sont souvent très empathiques, mais très gênés à la fois. Malgré tout ce qu’on peut lire sur notre métier, la grande majorité d’entre nous est très fière d’être enseignant(e)s. D’avouer qu’on échoue, c’est un peu moins glorieux sur notre fierté, mais ça nous permet drôlement d’évoluer en coopération. C’est un peu ça qu’on demande à nos élèves aussi…

J’ai aussi regroupé des solutions suggérées en quelques catégories différentes :

- Solution 1 : Parler aux élèves de l’importance des activités formatives

Au début, j’ai trouvé ça franchement insultant comme piste de solution. À mon sens, ça sonnait prétentieux, parce que ça présupposait que je n’avais jamais d’abord fait cette démarche avant de prendre la décision d’évaluer l’ensemble des travaux. Non, je l’ai essayé. Si les travaux ne comptent pas, ils ne sont pas remis.

- Solution 2 : La vérification aléatoire avec conséquence

Cette solution m’a été proposée pour les « devoirs plus traditionnels » et non pas aux activités en classe ou aux projets s’étalant sur plusieurs cours. Cette démarche consiste, de plusieurs façons possibles, de procéder à la vérification d’un échantillon de devoirs dans la classe. On choisit cinq élèves au hasard dans le groupe en pigeant des noms dans un chapeau ; on choisit une rangée de la classe au hasard ; on vérifie le devoir des élèves qui portent un chandail de telle couleur de la gamme ; bref, toutes les méthodes sont bonnes pour choisir un échantillon d’élèves. L’élève ne sachant pas si son devoir sera sélectionné se sent donc suivi de près. Les élèves n’ayant pas fait leur devoir ont une conséquence (reprise de temps (retenue), récupération obligatoire, copie, travail redonné en double, etc.).

- Solution 3 : L’évaluation aléatoire

Cette démarche ressemble à la précédente, mais peut s’appliquer aux activités faites en classe. Elle consiste à récolter toutes les activités réalisées par les élèves, mais à ne corriger qu’une partie de celle-ci. Cette technique me semble pratique afin de diminuer la surcharge de correction, mais donne tout de même à l’élève une « chance » lorsqu’il ne fait pas ses travaux. Il peut quand même prendre la chance de faire un travail sur deux et quand même bien réussir…

- Solution 3b : L’évaluation aléatoire pondérée

Cette solution est identique à la précédente, mais consiste à pondérer le résultat obtenu à l’évaluation aléatoire selon le nombre d’exercices qui a été remis.

- Solution 4 : Le préalable

En mathématique, c’est ma solution préférée. Sans compter, les travaux doivent être totalement exécutés pour que l’élève puisse faire son examen. Dans mon cas, lorsque les travaux ne sont pas terminés, c’est que je juge que l’élève n’est pas prêt à faire l’examen. Cependant, cela vient avec un lot de responsabilités. Quand l’élève n’a pas terminé ses travaux à temps, il a l’obligation de les terminer avant que je lui donne une reprise et comme il a plus de temps que les autres pour se préparer à l’examen, une pénalité s’impose sur son évaluation.

Alors voilà qu’après toute cette réflexion datant de la fin août j’ai dû prendre une décision afin de bien amorcer mon année scolaire… Et malgré tout le temps passé à me casser la tête sur la solution que j’allais prendre, j’y suis allé avec le statu quo. « Quoi? Il nous a fait lire tous ces mots pour finalement nous dire qu’il n’a pas changé sa méthode? »

Exactement.

Je me suis dit que ma réflexion pouvait tout de même aider mes collègues à prendre une décision lorsqu’ils feront face à la même situation problématique… J’ai pris la décision de tout faire compter quand un élève m’a demandé : « Monsieur, est-ce que ça compte? ». Je lui ai alors demandé pourquoi il me posait la question.

Sa réponse : « Pour savoir si on doit se forcer. »

Pour ne pas m’épuiser au travail, j’ai décidé de faire une correction d’observation et de pondérer les résultats à plus faible échelle que les années passées.

Alors maintenant… Comment fait-on pour transmettre le goût d’apprendre? Comment fait-on pour défaire cette envie de connaître le strict minimum pour devenir carriériste? Comment faire comprendre que l’apprentissage ne devrait pas être une accumulation de points pour se rendre au niveau suivant comme dans un jeu vidéo? Comment fait-on pour déconstruire ces concepts de l’éducation certificative?

jeudi 4 octobre 2018

La distance entre la terre et la lune et les pailles en plastique

Il a été question de pailles en plastique dans l’actualité cette année au Québec (et probablement partout ailleurs dans le monde). Plusieurs articles recensaient le nombre de pailles qui étaient jetées par année dans le monde. Mon but ici n’est pas de faire le procès des pailles de plastique, mais plutôt de comprendre la représentation des nombres utilisés par les journalistes. Selon cet article de La Presse, les Américains à eux seuls utilisent plus d’une paille par personne par jour :

« On estime que les Américains utilisent plus qu’une paille par personne par jour, explique M. Ménard. Soit 175 milliards de pailles par an. Si on les mettait bout à bout, on ferait deux fois et demie le tour de la Terre. »

Chronique de Marie-Claude Lortie, « Les pailles, le plastique et notre été », 17 juillet 2018.

Puis ceci :

« Le mouvement est encore assez faible ici. Greenpeace évalue que les Canadiens utilisent 57 millions de tubes jetables par jour. Certaines estimations montent au milliard jeté quotidiennement dans le vaste monde. Chose certaine, si on mettait bout à bout toutes les pailles utilisées en une seule année ici-bas, on pourrait faire l’aller-retour Terre-Lune plusieurs fois. »

Chronique de Stéphane Baillargeon, « La paille de plastique jetable, championne mondiale de la pollution », 2 juin 2018

Quand les nombres deviennent trop grands, il n’est pas rare de voir les journalistes les comparer à des distances astronomiques afin de les rendre moins abstraits pour les lecteurs. Ce qui est curieux, c’est que très peu de gens ont fait le tour de la Terre et encore moins un voyage entre la Terre et la Lune!

Aussi, personne ne prendra le temps de vérifier ces nombres. Prenons les chiffres de Mme Lortie : Si on mettait bout à bout 175 milliards de pailles, on ferait deux fois et demie le tour de la Terre. Faisons le test.

· Circonférence de la Terre : 40 075 km

· Deux fois et demie le tour de la terre : 100 187,5 km (ou 100,2 millions de mètres, ou 10,02 milliards de centimètres)

· Divisé par 175 milliards : 0,06 cm.

· Pour arriver à ce calcul, on parle donc de pailles de moins de 1 mm de long.

Les données ne sont pas bonnes. Non seulement la comparaison astronomique reste très abstraite, mais ils sont faux de surcroît.

Prenons maintenant les chiffres de M. Baillargeon : Si on mettait bout à bout toutes les pailles utilisées en une seule année ici-bas, on pourrait faire l’aller-retour Terre-Lune plusieurs fois.

· Aller-retour Terre-Lune : 768 800 km

· Grandeur moyenne d’une paille : Disons 25 cm.

· Nombre de pailles annuellement utilisées au Canada : 57 000 000 x 365 = 20 805 000 000 pailles

· Distance des pailles en centimètres : 520 125 000 000 cm

· Distance des pailles en mètres : 5 201 250 000 m

· Distance des pailles en kilomètres : 5,2 millions de km.

· Nombre d’aller-retour Terre-Lune : 6,77 allers-retours.

Ici les valeurs concordent. On doit effectivement faire plusieurs allers-retours Terre-Lune si on mettait bout à bout toutes les pailles.

Parallèlement à ces lectures de pailles, je lisais « Liliane est au lycée » de Normand Baillargeon. Ce livre se lit très rapidement et fait l’apologie de la culture générale. Il dénonce un certain manque de culture des sciences, notamment en mathématique. Il nous invite à faire une expérience avec nos proches avec une feuille de papier :

« Vous leur faites remarquer qu’on peut convenir qu’elle a un dixième de millimètre d’épaisseur. Vous la pliez en deux par son milieu et vous expliquez que vous avez désormais entre les mains un petit cahier constitué de deux feuilles de deux feuilles et quatre pages, lequel a donc deux dixièmes de millimètres d’épaisseur.

Vous faites ensuite un nouveau pli et soulignez que votre petit cahier a désormais quatre dixièmes de millimètres d’épaisseur. »

Il nous propose ensuite de déplier la feuille et demander aux gens de notre entourage d’imaginer qu’il était possible de plier la feuille en deux 50 fois et d’imaginer quelle serait l’épaisseur du petit cahier formé.

La réponse, c’est 112 millions de kilomètres. Il explique ensuite les possibles erreurs de raisonnement faites par les gens de notre entourage qui répondront à notre question. Il ajoute : « Je soupçonne que de nombreuses personnes échoueraient à ce petit test : elles souffrent d’un mal que j’appelle l’innumérisme, qui est une sorte d’équivalent pour les nombres, et plus généralement pour les mathématiques, du bien connu et déplorable illettrisme. L’innumérisme a cependant ceci de particulier qu’il n’apparaît pas honteux à ceux et celle qui en souffrent. Mieux : on s’en vanterait presque. Pour un peu, « Moi, les mathématiques, je n’y ai jamais rien compris », serait avancé avec un brin de fierté, voire porté comme un titre de gloire. »

L’innumérisme… c’est l’éducation qui doit s’en charger. Maintenant, avec quels outils? Peut-être pas avec la distance entre la Terre et la Lune…


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mercredi 3 octobre 2018

Je ne suis pas un robot

Cher Internet,

Je ne suis pas un robot.

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C'est confirmé.

Plus la peine de me faire repérer des voitures ou des noms de rue dans des images floues.

Plus la peine de me faire écrire des chiffres et des lettres tordues et inversées.

Je ne suis pas un robot.

Tu connais mes goûts, tu m’envoies des publicités personnalisées, tu me suis constamment en me géolocalisant, tu lis mes courriels, tu sais probablement combien d’argent il y a dans mon compte de banque, tu m’avertis quand je reçois un colis par la poste, tu sais où j’habite, tu connais l’ensemble de mon réseau d’amis, tu sais où je travaille, tu sais qui sont mes collègues, tu me rappelles des souvenirs grâce à ce que j’ai publié il y a huit ans, tu connais par cœur la date d’anniversaire de toutes mes connaissances, tu connais mes goûts musicaux, télévisuels et cinématographiques, tu connais ceux de mes amis et tu me proposes de regarder ce qu’ils ont apprécié…

Alors, non, effectivement, je ne suis pas un robot. Et je trouve ça colossalement insidieux de ta part de me faire croire que tu vérifies si je suis une machine, sachant tout ce que tu connais de moi.

Cordialement,

Anthony

mardi 2 octobre 2018

Le devoir de voter

Vous avez dit à tout le monde d'aller voter. Vous avez dit que c'était important. Vous avez dit que c'était un devoir de citoyen. Vous avez dit que si on n'y allait pas, on n'avait pas le droit de chialer. Vous avez fait des comparaisons avec d'autres pays et avec d'autres époques et vous avez vanté l'époque dans laquelle nous vivons.

Je suis de ceux qui pensent que c'est important d'aller voter.

Important, mais il y a quelque chose de primordial qui vient avec le droit de voter. C'est le devoir de s'informer. Et ça, personne n'en parle.

Je suis de ceux qui pensent que c'est important de ne pas voter si on n'est pas informé... mais que si on n'est pas informé, on devrait avoir un peu honte.

Alors oui, c'est dommage qu'une grande partie de la population n'a pas voté... mais est-ce qu'elle aurait voté en s'informant si elle l'avait fait?


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vendredi 15 juin 2018

Je suis là pour toi

Une de mes élèves, Cloé Giroux, a réalisé un projet personnel dans le cadre de mon cours de multimédia qui s'appelle « Je suis là pour toi ». Un travail colossal d'entrevue avec des intervenants de notre école et d'autres œuvrant à la Fondation Lani, au centre d’aide 24/7, à Tel-Aide Outaouais et au centre Intersection. Son travail de montage est exceptionnel, regroupant par thèmes les extraits de ses entrevues avec une qualité d'images et une qualité sonore qui est digne d’une équipe de tournage. Puisque son projet a été conçu pour être vu par le plus grand nombre de personnes, je vous le partage en espérant que vous le partagerez aussi. Bon visionnement!


dimanche 25 mars 2018

Quatre mois

Il y a quatre mois exactement, ma mère faisait son AVC.

La longue route commence à l’institut neurologique de Montréal, puis à l’Hôpital de Gatineau, puis au centre de réadaptation La RessourSe à Hull pour enfin se terminer à la maison. Elle est donc officiellement de retour à la maison avec des exercices à faire chaque jour. Elle est toujours paralysée du côté gauche, malgré le fait qu’elle est capable de pousser avec sa jambe gauche et qu’elle est capable de bouger un peu son bras.

Ma mère a changé. En fait, je dirais que je n’ai plus la même mère, c’est presqu’une nouvelle personne! Non, je m’exprime mal… C’est la même personne, mais avec des comportements, des inquiétudes et des ambitions amplifiés.

Son retour à la maison la rend très heureuse. De mon côté, je dois admettre que ça me donne un peu la frousse. Avec ses petites pertes de mémoire à court terme, elle oublie souvent de mettre son pied (qu’elle ne sent pas) sur son appui-pied. Elle s’est d’ailleurs fait une entorse à la cheville la semaine dernière à cause de ça. En voulant l’aider, mon père s’est fait une hernie et devra être opéré dans environ un mois. Vous comprenez probablement pourquoi je suis tracassé.

La majorité du temps, son moral est bon et elle est convaincue qu’elle remarchera un jour.

Son retour à la maison met fin à son séjour à la RessourSe, où j’ai fait la connaissance de plusieurs « personnages ». Des gens bien gentils qui ont beaucoup aidé ma mère à garder le moral à travers une kyrielle de péripéties. Tant le personnel que les autres patients. Il y a quatre mois, jamais je n’aurais cru que toutes ces personnes allaient croiser ma route. Merci à vous Thérèsa, Karim, Paula, Lisette, Stéphanie, Gabriel, Jacques, Isabelle, Julie, Claudine, Julie (c’est une autre), Mme Lachapelle et son mari Denis, Mme Scott, Francis (il n’aime pas se faire appeler Monsieur), M. Lauzon, M. Pominville, Mme Lacombe, M. Lacombe (ils ne sont pas parents), Daniel et à tous ceux que j’oublie. Merci à toute ma famille pour les repas que vous apportez à ma mère et le soutien que vous lui avez procuré. Merci d’être encore là pour elle, votre fraternité m’est chère.

Pour la suite des choses, il faudra faire place à beaucoup d’adaptation et à la résilience… 

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jeudi 8 février 2018

Corriger un examen de 50 questions en 2 minutes

  1. Faire une feuille réponse pour l'élève dans un logiciel de traitement de texte. Le tout dans un tableau.
  2. Faire votre corrigé dans le même logiciel. Dans le tableau, vous mettez la bonne réponse en couleur et tout le reste en blanc.
  3. Quand vos élèves auront fait l’examen, remettre les copies de vos élèves dans votre imprimante (très important : du bon côté!).
  4. Faire imprimer votre corrigé par-dessus les copies de vos élèves.
  5. Compter le nombre de bonnes réponses.
  6. Vous me direz merci plus tard. ;)
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samedi 3 février 2018

Anecdote

En général, je déteste les stéréotypes masculins/féminins. (Je vous suggère d'ailleurs la lecture : "Je serai un territoire fier et tu déposeras tes meubles" de Steve Gagnon, car ça résume assez bien mon opinion à ce sujet.)

Alors pas besoin de vous dire que les gars qui disent que les filles veulent toujours aller aux pommes et les filles qui utilisent l'expression "une grippe d'homme" pour dire que leur conjoint est douillet, je trouve ça un peu épais.

L'autre jour, au centre d'achat, je suivais un couple qui m'empêchait de marcher à droite et à gauche d'eux parce qu'ils marchaient lentement. En fait, c'est que la fille demandait à son chum de tenir des sacs pendant qu'elle essayait de répondre à son téléphone. Tout en marchant.

- Maudits gars, vous n'êtes jamais capable de faire deux affaires en même temps!

- Ben là! Bé! C'est parce que...

Il a échappé les sacs et j'étais pris en arrière d'eux. Il se dépêche à reprendre les sacs. On approchait d'un escalier. Le couple commence à monter.

Une marche.
Deux marches.
Trois marches.

- Bé, tu montes-tu?

Je suis pris en arrière d'eux.

- Bé?

- Attends je réponds.

La fille n'était pas capable de texter en même temps qu'elle montait l'escalier.

Misère...

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