dimanche 2 octobre 2022

L'importance des notes de cours

    La prise de notes de cours est un des éléments fondamentaux d’une bonne stratégie d’apprentissage. Lorsqu’elles sont prises avec rigueur, qu’elles sont personnalisées par l’étudiant (en faisant ressortir les éléments les plus difficiles, à titre d’exemple, ou en ajoutant un rappel, etc.), et qu’elles sont régulièrement consultées lors de la mise en pratique de la matière, elles représentent un outil qui facilite l’intégration des apprentissages. Bien sûr, il en va de soi qu’elles deviennent complètement inutiles si elles ne sont jamais consultées.

Ce cahier de notes de cours a été conçu en s’inspirant du système de prise de notes Cornell (conçu par Walter Pauk dans les années 1950 à l’université Cornell, d’où son nom). Habituellement, cette méthode se fait à partir d’une page blanche que l’on divise manuellement. Ici, les pages ont déjà été divisées en deux sections : la partie principale (à l’intérieur du cahier) et la partie extérieure (Questions et ajouts).

Le principe de la méthode Cornell est assez simple. La première étape consiste à prendre les notes en même temps que l’enseignant (dans des cours moins appliqués que les mathématiques, l’élève peut faire une liste à points des éléments importants soulevés par l’enseignant). La deuxième étape consiste à relire (dans un laps de temps très court, ne dépassant pas 24 heures) les notes de cours et à formuler des questions qui évaluent la compréhension de la matière. Finalement, au bas de la page, l’élève fait un court résumé de chacune des pages (ce résumé pourrait aussi se retrouver sur un « post-it » ajouté à chacune des pages).

Lors de la révision, à la fin d’une séquence d’apprentissage (à la fin d’un chapitre, mais aussi à la fin de l’année scolaire), l’élève peut donc cacher la partie principale de la page à l’aide d’une feuille et répondre aux questions (ou aux notes, ou aux mots-clés) qu’il avait écrites. Lorsqu’il fait face à une difficulté, il peut retourner voir dans la section principale de ces notes de cours.

Permettons-nous ici de citer une partie de l’article « Modestes contributions à la réussite scolaire[1] » de Normand Baillargeon sur les techniques utilisées pour étudier :

Comment étudier?

Une intéressante synthèse de ce qu’on sait des techniques d’étude des étudiants, surtout américains, vient d’être publiée […]. On y apprend qu’ils étudient le plus souvent mal ou très mal, qu’ils utilisent des techniques peu ou pas efficaces et qu’ils n’utilisent pas ou guère des techniques efficaces ou très efficaces – et cela vaut aussi pour nombre de ceux et celles qui ont des parcours scolaires brillants et qui accèdent à des programmes convoités. Ces personnes auraient donc sans doute pu faire mieux en travaillant moins!

 Les techniques examinées sont évaluées selon ce qu’en dit la recherche sur les quatre variables suivantes :

 1.     Conditions et environnement d’apprentissage. Par exemple, apprend-on seul ou en équipe?

2.     Caractéristiques des étudiants : âge, habiletés, savoirs préalables.

3.     Critères d’évaluation : rappel, résolution de problème, compréhension.

4.     Contenu, allant de simples concepts à des sujets et des problèmes plus complexes.

 Les dix techniques étudiées et leur impact

Les dix techniques d’étude suivantes sont examinées dans cet article. J’en donne au besoin une description très sommaire et vous invite à retourner à l’article pour en savoir plus. Pour le moment : comment évalueriez-vous chacune de ces techniques? La diriez-vous peu efficace, modérément efficace ou très efficace?

 1.     Interrogation/élaboration. Cela consiste à se poser à soi-même des questions qui demandent de fournir des explications élaborées et y répondre.

2.     Autoexplication. C’est une variante de la stratégie précédente ; elle consiste à s’expliquer à soi-même durant l’apprentissage des processus, des concepts, des idées.

3.     Rédaction de résumés.

4.     Lecture avec surlignage ou soulignage.

5.     Mnémotechnique du mot-clé. Les Grecs la pratiquaient déjà! On associe un mot à apprendre, par exemple xièxiè (qui signifie merci en mandarin) à un mot similaire de la langue connue (scié, scié).

6.     Recours à des images mentales que l’on se construit pendant la lecture d’un texte.

7.     Relecture – lors de la préparation à un examen.

8.     Évaluation formative, en classe ou faite par soi-même et qui ne compte pas ou très peu dans la note finale.

9.     Pratique échelonnée ou répartie : on étudie en une série d’essais successifs entre lesquels on laisse un intervalle de temps – et pas juste avant l’épreuve.

10.   Pratique entrelacée. On étudie un peu de chaque matière à la fois, plutôt que de consacrer de longues sessions d’étude à une seule.

Les techniques 3, 4, 5, 6 et 7 – avec toutes les nuances qui s’imposent – ont été classées peu efficaces. Les techniques 1, 2 et 10 sont efficaces et prometteuses. Mais ce sont les techniques 8 et 9 qui remportent la palme.¸

On peut en tirer quelques enseignements.

Pour commencer, il semble raisonnable de penser qu’ici comme ailleurs, nombre de nos étudiants procèdent comme ceci : après avoir mal pris des notes de cours, ils lisent en surlignant les textes devant être lus. Ils y reviennent avant l’examen et les relisent en portant une attention particulière aux passages surlignés ou soulignés. Bref : ils utilisent surtout des techniques peu efficaces!

Que faudrait-il leur proposer?

 Baillargeon nous pose ici une question bien intéressante. On vous propose donc de miser sur les stratégies de préparation qui sont efficaces. Ce document se veut un outil permettant l’interrogation, l’élaboration afin que l’élève soit en mesure de se poser des questions et qu’il développe le réflexe de s’autoexpliquer des notions.

Sans oublier le fait qu’une pratique échelonnée est essentielle. Elle permet de mettre moins de temps, mais de façon régulière, sur l’apprentissage qu’on a fait. En effet, en plus d’être très désagréable, le « bourrage de crâne » sous pression n’a rien d’efficace : il ne permet pas d’intégrer les apprentissages à long terme et de faire des liens avec les apprentissages antérieurs.



[1] https://www.ababord.org/Modestes-contributions-a-la

 

Pour en savoir plus :

Walter Pauk et Ross J. Q. Owens, How to study in college, Wadsworth Publishing, 11e édition, Boston, 2013. Il existe également un site web : http://howtostudyincollege.com

 

John Dunlosky et coll., « Improving Students’ Learning With Effective Learning Techniques : Promising Directions From Cognitive and Educational Psychology », Psychological Science in the Public Interest, janvier 2013, p. 4-58.

mercredi 28 septembre 2022

Laver ses champignons sales en famille

« Il ne faudrait pas que mes invités sachent que je suis en train de laver les champignons à grande eau plutôt qu’avec un petit chiffon doux. »

C’est dire à la fois à quel point je n’aime pas la confrontation et à quel point les gens sont polarisés. En même temps, c’est une position que je pourrais totalement assumer : je lave mes champignons à grande eau froide. C’est beaucoup plus facile de déloger les petits grains de terre qu’avec un chiffon doux qui, la plupart du temps, effectue un travail bâclé.

Je n’ai jamais compris pourquoi il ne faut pas laver les champignons à grande eau. D’abord, les champignons sont constitués à 93% d’eau, ils poussent à l’humidité et deuxièmement, aussitôt cuits, je verse généralement de l’eau ou un bouillon pour en faire une sauce ou un bouillon.

J’écris les lignes en sachant très bien que certains d’entre vous auront un lot de « oui mais » à me servir : « oui mais si tu les manges crus, ce n'est pas pareil », « oui mais c’est différent avec tel ou tel type de champignons », « oui mais… »... 



lundi 26 septembre 2022

Jambon blanc

C’était le premier jour de mes vacances. C’est le matin et je marche jusqu’à l’épicerie dans le but de m’acheter un ensemble à confection de sandwich jambon beurre. Il n’y a rien de snob dans un sandwich jambon beurre sauf son nom. Mais en même temps, quand on dit « sandwich au jambon », on dirait que ça implique de la moutarde. C’est pas mauvais, mais c’est pas un sandwich jambon beurre. Là n’est pas le propos.

-      Bonjour! Je vais vous prendre 300 g de jambon blanc de la ferme Moreau, tranché très mince!

S’en suit ici une chorégraphie connue et habituelle d’exposition et de confirmation d’exactitude d’épaisseur de tranche de jambon, au loin. Ça me semble parfait. La dame me sourit en emballant mon trésor porcin.

-      Ça va être tout?

-      Oui, merci!

-      Bon vent!

Bon vent...

Ça doit bien être la première fois qu'on me souhaitait ça.

Ça commençait bien les vacances!



dimanche 25 septembre 2022

La définition de la folie

Le principal avantage des offres de formations et de conférences que nous avons tout au long d’une année scolaire est qu’elles nourrissent nos discussions et nos réflexions et parfois même nos discussions et nos réflexions estivales.

Un des conférenciers que nous avons eus au courant des deux dernières années répétait souvent cette question :

« Quelle est la définition de la folie? La folie, c’est de refaire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »

Puis je me suis questionné sur cette maxime. D’abord, en quelques « clics » je me suis rapidement rendu compte que cette phrase est très populaire dans le domaine de l’entrepreneuriat. On retient facilement la question, la formule est assez percutante et son message entre les lignes est plutôt porteur de sens positif, car il met de l’avant l’importance de se remettre en question en tout temps. Bonus de notre formateur : il précise que c’est une question que l’on attribue à Einstein. De bonnes valeurs véhiculées par Einstein : impossible d’être contre cet adage.

Durant les vacances, je me suis adonné à jouer au poker avec des amis et durant la partie, alors que j’étais en train de perdre, je me suis dit que cette phrase ne s’appliquait pas au poker. Je peux effectivement jouer toujours de la même manière au poker et m’attendre à des résultats différents. Non seulement je dois me remettre en question, mais je dois aussi prendre en considération que ma façon de jouer sera influencée par les autres et surtout… par le hasard!

Je suis allé rendre visite à un ami qui me disait qu’il avait de la difficulté avec ses carottes cette année : un vilain lapin s’est occupé de sa récolte... Il a pourtant procédé exactement de la même manière que l’an dernier et il n’obtient pas le même résultat. Puis après, je me suis mis à y réfléchir et il y a une multitude d’exemples où l’on fait exactement la même chose en ayant des résultats différents. Lancer un dé, préparer notre dessert préféré, calculer le temps que l’on prend pour marcher ou courir une certaine distance, etc.

Est-ce qu’Einstein lui-même se serait trompé?

En fait, c’est tout simplement qu’Einstein n’a jamais dit ça[1]. C’est à Rita Mae Brown, une scénariste américaine à qui l’on doit plutôt cette citation : « Unfortunately, Susan didn't remember what Jane Fulton once said, 'Insanity is doing the same thing, over and over again, but expecting different results », inspirée elle-même d’une citation répétée dans les ateliers d’alcooliques anonymes dans les années 80 : « When I came into the program, I heard that insanity is doing the same thing over and over and expecting different results »… et ça donne donc une toute autre perspective à la phrase.




lundi 6 juin 2022

Souvenir - Une blague


-          Monsieur, c’est quoi le numéro?

-          Quel numéro?

-          Ben le numéro là, avec la matière qu’on a vue avant dans l’année.

-          On est au moins de juin, on en a vu de la matière dans l’année.

-          Monsieur là, vous savez! Le numéro sur la matière qu’on a vue avant dans l’année sur la situation là, je ne me souviens pas trop bien…

-          On dirait une blague de Jean-Thomas Jobin.

-          (Outrée) Jean qui?

-          Jean-Thomas Jobin, c’est un humoriste.

-          (Encore plus outrée) C’EST QUI MAURICE?!?



dimanche 29 mai 2022

Écrire des mots dans le nuage - Pommes de terre

Quand on parle de fléau dans le monde de l'éducation, personne ne parle des pommes de terre à déjeuner. Voici une note ajoutée au dossier de Jim et Bertrand [noms fictifs] : 

Bien que l'agenda ne stipule pas précisément l'interdiction de manger des pommes de terres à déjeuner et bien que les pommes de terre à déjeuner servies à la cafétéria de notre école soient assaisonnées et dorées à la perfection, il est quand même interdit de manger en classe durant les périodes de classe.

Au tout début de la deuxième période, Jim arrive en classe avec son bol stiromousse de féculent délicieux et je lui ai fait part de la mauvaise nouvelle : qu'il ne pourra pas manger ses pommes de terre. Il part à 10h33 (Bertrand le suit sans permission) et les deux reviennent à 10h47.

Je n'ai pas trop bien compris pourquoi Bertrand avait besoin de tenir compagnie à Jim durant l'ingurgitation de pommes de terre... Peut-être que Jim avait du mal à tenir son bol de pommes de terre. Bertrand m'a dit que c'était pour parler du projet ensemble... j'ai du mal à croire à cette hypothèse quand j'ai vu le travail élaboré durant la période qui a suivie...