La prise de notes de cours est un des éléments fondamentaux d’une bonne stratégie d’apprentissage. Lorsqu’elles sont prises avec rigueur, qu’elles sont personnalisées par l’étudiant (en faisant ressortir les éléments les plus difficiles, à titre d’exemple, ou en ajoutant un rappel, etc.), et qu’elles sont régulièrement consultées lors de la mise en pratique de la matière, elles représentent un outil qui facilite l’intégration des apprentissages. Bien sûr, il en va de soi qu’elles deviennent complètement inutiles si elles ne sont jamais consultées.
Ce cahier de notes de cours a été conçu en
s’inspirant du système de prise de notes Cornell (conçu par Walter Pauk dans
les années 1950 à l’université Cornell, d’où son nom). Habituellement, cette
méthode se fait à partir d’une page blanche que l’on divise manuellement. Ici,
les pages ont déjà été divisées en deux sections : la partie principale (à
l’intérieur du cahier) et la partie extérieure (Questions et ajouts).
Le principe de la méthode Cornell est assez
simple. La première étape consiste à prendre les notes en même temps que
l’enseignant (dans des cours moins appliqués que les mathématiques, l’élève
peut faire une liste à points des éléments importants soulevés par
l’enseignant). La deuxième étape consiste à relire (dans un laps de temps très
court, ne dépassant pas 24 heures) les notes de cours et à formuler des
questions qui évaluent la compréhension de la matière. Finalement, au bas de la
page, l’élève fait un court résumé de chacune des pages (ce résumé pourrait
aussi se retrouver sur un « post-it » ajouté à chacune des pages).
Lors de la révision, à la fin d’une séquence
d’apprentissage (à la fin d’un chapitre, mais aussi à la fin de l’année
scolaire), l’élève peut donc cacher la partie principale de la page à l’aide
d’une feuille et répondre aux questions (ou aux notes, ou aux mots-clés) qu’il
avait écrites. Lorsqu’il fait face à une difficulté, il peut retourner voir
dans la section principale de ces notes de cours.
Permettons-nous ici de citer une partie de
l’article « Modestes contributions à la réussite scolaire[1] »
de Normand Baillargeon sur les techniques utilisées pour étudier :
Comment étudier?
Une
intéressante synthèse de ce qu’on sait des techniques d’étude des étudiants,
surtout américains, vient d’être publiée […]. On y apprend qu’ils étudient le
plus souvent mal ou très mal, qu’ils utilisent des techniques peu ou pas
efficaces et qu’ils n’utilisent pas ou guère des techniques efficaces ou très
efficaces – et cela vaut aussi pour nombre de ceux et celles qui ont des
parcours scolaires brillants et qui accèdent à des programmes convoités. Ces
personnes auraient donc sans doute pu faire mieux en travaillant moins!
2.
Caractéristiques
des étudiants : âge, habiletés, savoirs préalables.
3.
Critères
d’évaluation : rappel, résolution de problème, compréhension.
4.
Contenu,
allant de simples concepts à des sujets et des problèmes plus complexes.
Les dix techniques étudiées et
leur impact
Les dix
techniques d’étude suivantes sont examinées dans cet article. J’en donne au
besoin une description très sommaire et vous invite à retourner à l’article
pour en savoir plus. Pour le moment : comment évalueriez-vous chacune de
ces techniques? La diriez-vous peu efficace, modérément efficace ou très
efficace?
2.
Autoexplication.
C’est une variante de la stratégie précédente ; elle consiste à s’expliquer à
soi-même durant l’apprentissage des processus, des concepts, des idées.
3.
Rédaction
de résumés.
4.
Lecture
avec surlignage ou soulignage.
5.
Mnémotechnique
du mot-clé. Les Grecs la pratiquaient déjà! On associe un mot à apprendre, par
exemple xièxiè (qui signifie merci en mandarin) à un mot similaire de la langue
connue (scié, scié).
6.
Recours
à des images mentales que l’on se construit pendant la lecture d’un texte.
7.
Relecture
– lors de la préparation à un examen.
8.
Évaluation
formative, en classe ou faite par soi-même et qui ne compte pas ou très peu
dans la note finale.
9.
Pratique
échelonnée ou répartie : on étudie en une série d’essais successifs entre
lesquels on laisse un intervalle de temps – et pas juste avant l’épreuve.
10.
Pratique
entrelacée. On étudie un peu de chaque matière à la fois, plutôt que de
consacrer de longues sessions d’étude à une seule.
Les techniques 3, 4, 5, 6 et 7 – avec toutes les nuances qui s’imposent – ont été classées peu efficaces. Les techniques 1, 2 et 10 sont efficaces et prometteuses. Mais ce sont les techniques 8 et 9 qui remportent la palme.¸
On peut en tirer quelques enseignements.
Pour commencer, il semble raisonnable de penser qu’ici comme ailleurs, nombre de nos étudiants procèdent comme ceci : après avoir mal pris des notes de cours, ils lisent en surlignant les textes devant être lus. Ils y reviennent avant l’examen et les relisent en portant une attention particulière aux passages surlignés ou soulignés. Bref : ils utilisent surtout des techniques peu efficaces!
Que faudrait-il leur proposer?
Sans oublier le fait qu’une pratique échelonnée est essentielle. Elle permet de mettre moins de temps, mais de façon régulière, sur l’apprentissage qu’on a fait. En effet, en plus d’être très désagréable, le « bourrage de crâne » sous pression n’a rien d’efficace : il ne permet pas d’intégrer les apprentissages à long terme et de faire des liens avec les apprentissages antérieurs.
[1] https://www.ababord.org/Modestes-contributions-a-la
Pour en savoir plus :
Walter Pauk et Ross J. Q. Owens, How to study in
college, Wadsworth Publishing, 11e édition, Boston, 2013. Il existe également
un site web : http://howtostudyincollege.com
John Dunlosky et coll., « Improving Students’ Learning
With Effective Learning Techniques : Promising Directions From Cognitive and
Educational Psychology », Psychological Science in the Public Interest, janvier
2013, p. 4-58.